L'armoise annuelle contre le coronavirus
En Chine, 85% des cas de Covid-19 ont été traités, en complément de médicaments, avec des mélanges de plantes dont l’Artemisia annua (2).
Des études in vitro ont montré que cette plante agit sur de nombreux virus dont les virus de l’herpès, du VIH et du Coronavirus du syndrome respiratoire aigu sévère (SARS). SARS-Cov-1 (2003) et SARS-Cov-2 (actuel) présentent une grande similitude génétique.
Une étude qui a testé l’effet antiviral de plus de 200 plantes contre SARS-Cov-1 a montré les effets les plus puissants pour Lycoris et Artemisia annua.
Si l’action antivirale de l’Artemisine est connue, d’autres principes actifs de la plante agissent également sur le virus. Comme c’est souvent le cas, l’action antivirale est due à une synergie de nombreuses molécules.
Deux études récentes (3,4,5) ont passé au crible un panel de molécules végétales susceptibles d’agir au niveau de deux protéines clés du SARS Covid : la protéase principale et le récepteur ACE2 qui ouvre la porte d’entrée du virus dans les cellules pulmonaires et intestinales.
4 molécules ont été retenues dont la quercétine et la lutéoline (5).
L’Institut Allemand Max Planck a annoncé le 8 avril 2020 le lancement d’une étude cellulaire destinée à tester les effets de Artemisia annua ainsi que certains de ses dérivés sur le Coronavirus.
En France, La Maison de l’Artemisia milite pour obtenir un essai clinique afin de tester l’extrait d’Artemisia annua sur le Covid-19, mais l’association se heurte au fait que la plante n’est pas autorisée en France aujourd’hui, car ne faisant pas partie de la pharmacopée traditionnelle européenne.
A noter que devant la popularité grandissante de l’Artemisia et les campagnes de promotion pour l’éradication du paludisme à l’aide de feuilles d’Artémisia et l’usage des décoctions ou de tisanes, l’Organisation mondiale de la santé WHO a émis une prise de position « Le contenu des décoctions produites à partir d'Artémisia est souvent insuffisant pour parvenir à éliminer le parasite du paludisme et éviter les rechutes »
En février dernier, l’Académie nationale de médecine s’est également inquiétée de la promotion qui était faite de l’utilisation des feuilles séchées d’Artémisia dans le traitement du paludisme.
Dès 2015 et 2017, l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de Santé (ANSM) avait indiqué que la mise sur le marché de produits à base d’Artémisia était susceptible de présenter un danger pour la santé humaine.
Enfin, après les nombreuses polémiques autour de la Chloroquine, de quoi relancer le débat autour des traitements anti Covid-19, ce 22 avril 2020, le président malgache Andry Rajoelina a présenté un traitement à base d’Artemisia, sous la forme d’une tisane, le Covid-Organics, ou « remède traditionnel amélioré », élaboré par l’Institut Malgache de Recherche Appliquée (IMRA) distribué en pharmacies et obligatoire pour les élèves qui reprennent les cours aujourd’hui.
Madagascar compte 121 cas de contamination, 39 guérisons, et aucun décès.
Si l’efficacité de l’Artemisia annua pouvait être démontrée par une étude cellulaire et une étude clinique, ce produit végétal et ses dérivés pourraient constituer un traitement immédiatement disponible, non dangereux et à faible coût.
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Bibliographie
Sources de documentation
La Croix 22/04/2020
Doctissimo
La Tribune Afrique 21/04/2020
Plantes et santé 20/04/2020