La flore intestinale, alliée de notre écosystème
Le corps humain est à lui seul un véritable écosystème : il est composé de 1013 cellules qui abritent elles-mêmes une population bactérienne 10 fois plus nombreuse.
La taille de ces bactéries est nettement inférieure à celle des cellules humaines, mais elles représentent néanmoins un poids de 2 kg.
La niche écologique très favorable que constitue notre corps (offrant chaleur constante et nourriture abondante) permet d'accueillir 500 espèces de bactéries bénéfiques qui constituent la flore saprophyte. La notion d'équilibre domine ainsi tout le fonctionnement de notre organisme et de son écosystème général.
Les bactéries bénéfiques ou flore saprophyte ont un effet protecteur sur notre écosystème intestinal. Elles nous protègent essentiellement des bactéries pathogènes, parce que leur ancrage massif sur la muqueuse intestinale et leur grand nombre entraîne la monopolisation de toutes les nourritures disponibles et l'occupation de tous les sites disponibles. Cette domination numéraire des bactéries saprophytes laisse peu d’espace vacant aux espèces pathogènes qui elles aussi doivent se fixer sur la muqueuse pour exercer leur action. Cette flore constitue l’un des fondements de notre bonne santé intestinale et générale.
La flore saprophyte nous protège également en fabriquant des molécules bactéricides, sortes d'antibiotiques naturels, ainsi que des vitamines et des enzymes - comme la lactase qui facilite la digestion du lait - ou qui permettent la fabrication d'hormones.
Chaque sujet humain possède une microflore prédominante qui est individuelle et stable ; chaque individu héberge à long terme une palette d'espèces bactériennes spécifiques.
La médecine en est aujourd'hui à ses débuts de la compréhension de l'écosystème intestinal ; les développements et les recherches à venir dans ce domaine bouleverseront sûrement les fondamentaux de la médecine. On sait d'ores et déjà que tout déséquilibre de l'alimentation (trop de sucres ou trop de protéines) favorise un déséquilibre de la flore intestinale qu'on appelle dysbiose.
Trop de sucre favorise la fermentation dans le côlon droit et entraîne une prolifération de levures et surtout de champignons (Candidas albicans…). Trop de protéines favorisent la putréfaction dans le côlon gauche, ce qui ouvre la porte aux maladies intestinales inflammatoires.
La bonne santé de notre flore intestinale et de son équilibre unique est l’un des facteurs clefs de notre santé.