Chère amie, cher ami,
C’est encore une histoire à scandale !
Nous ne pouvons malheureusement pas lancer une pétition pour chacun d’entre eux même si cela nous démange à chaque fois !
L’histoire de ce traitement interdit s’associe, comme souvent, à celle d’un homme, d’un médecin en l’occurrence, thérapeute de grand talent, très apprécié de ses patients, seulement pourchassé par les autorités de manière infondée.
Connaissez-vous le Dr Didier Panizza ? Avec différents confrères, il a monté, à Paris, un centre médical spécialisé dans les troubles alimentaires et hormonaux, les deux étant liés…comme nous le verrons.
Il faut savoir aujourd’hui que le Dr Didier Panizza est victime d’une terrible injustice !
Et tous les médecins spécialistes des troubles hormonaux sont concernés par cette situation. Tous aujourd’hui sont privés d’un moyen simple et utile de soigner leurs patients. Ils sont partagés entre leur devoir médical et les risques juridiques qu’ils encourent à bien faire leur travail si la situation ne change pas.
Le 8 décembre 2017, le Dr Panizza comparaît devant la Cour d’appel dans l’un des derniers soubresauts d’une procédure qui n’a que trop duré.
On lui a reproché d’avoir donné à ses patients de la thyroïde naturelle. Aujourd’hui, les autorités s’étonnent que certains de ses patients se soient procuré ce remède à l’étranger (en Belgique notamment).
Car les malades évidemment veulent pouvoir bénéficier de ce traitement interdit en France mais autorisé partout ailleurs depuis 1850 ! Il est même pris en charge par les assurances maladies de certains pays. C’est le cas de l’Allemagne par exemple.
Il serait également prescrit à des personnalités connues, à l’instar d’Hillary Clinton aux Etats-Unis.
Au Canada, un grand laboratoire pharmaceutique propose à la fois des traitements chimiques et un traitement naturel. Seules les autorités françaises ont interdit ce traitement.
Pourquoi prendre de la thyroïde naturelle ?
Notre médecin est avant tout un spécialiste de l’obésité (et de ses conséquences) ainsi que des troubles de l’alimentation. Dans le sillage du Dr Jacques Moron qui a décrit différents types d’obésité, le Dr Panizza travaille tous les jours avec des patients qui aimeraient maigrir mais n’y parviennent pas.
En effet, le fait de grossir ne vient pas nécessairement de la quantité d’aliments que l’on avale, contrairement à ce que l’on pourrait croire. En réalité, la masse graisseuse d’une personne n’a aucune raison d’augmenter surtout si son mode de vie reste stable. Si donc le poids change, c’est que quelque chose ne fonctionne pas ou mal. Le travail du médecin nutritionniste est de chercher la cause du dysfonctionnement.
Grâce à un scanner qui mesure la composition du corps, le Dr Panizza est capable de voir où se situe la graisse et si elle s’est logée dans des zones dangereuses, notamment autour des organes dans le ventre (ou abdomen). C’est ce que l’on appelle la graisse viscérale. Les bilans biologiques viennent compléter cette information.
Bien souvent, le problème est hormonal à l’origine. En effet, la prise de poids peut être liée à une baisse d’activité de la thyroïde.
Le médecin dispose alors de trois niveaux d’intervention possibles :
L’alimentation, dont les effets sont réels, mais restent limités chez certains patients.
La micro nutrition qui vise à pallier les carences du patient : vitamines, minéraux, etc. Une supplémentation en iode, par exemple, sera parfois envisagée.
Et enfin, l’utilisation de traitements plus élaborés : traitements conventionnels, comme le fameux Lévothyrox, mais aussi traitements naturels, comme la thyroïdine.
On utilise un petit morceau de thyroïde de porc. On le déshydrate avant de le mettre dans une gélule. En effet, ces animaux ont une thyroïde proche de celle de l’homme. Le procédé de fabrication est simple et facile à contrôler.
Et pourtant, ce traitement est interdit en France alors qu’il est couramment utilisé en Allemagne et aux Etats-Unis.
Résultat : de très nombreux patients français, chez qui le Lévothyrox ne fonctionne pas ou mal, se procurent de la thyroïdine à l’étranger.
Plus inquiétant, certains cherchent à la retrouver sur Internet sans aucune garantie de qualité. Le Dr Panizza, que j’ai interrogé sur le sujet, en a lui-même fait l’expérience avec son avocat :
« Nous avons fait le test. Nous avons commandé de la thyroïde naturelle aux Etats-Unis sur deux sites Internet différents. Nous sont parvenues des boîtes fabriquées en Inde contenant des produits manifestement élaborés hors des circuits pharmaceutiques classiques. C’étaient des boîtes grossièrement imitées. Les gens qui ne savent pas ça s’exposent à de graves problèmes de santé. »
La situation pour les patients en France est donc très compliquée aujourd’hui. Certaines personnes, désespérées de ne pas trouver de remède à leurs maux, se tournent vers des solutions vendues sur Internet. Elles s’exposent à des dangers et personne ne peut les aider.
Car la plupart des patients qui commandent des produits sur Internet n’en disent rien à leur médecin de peur d’être mal vus ou réprimandés. Ils savent qu’en cabinet, s’ils émettent un avis sur un sujet médical, ils risquent de s’entendre rétorquer « Vous êtes médecin ? » ou une phrase du même type qui décourage le dialogue mais pas les recherches sur Internet.
Et pourtant la solution passe nécessairement par le dialogue entre le médecin et le patient, mais aussi un changement de cap des autorités de santé.
Pour être mieux armé dans la discussion avec son médecin, autant comprendre, au moins dans les grandes lignes, comment fonctionne la thyroïde.
Thyroïde : comment ça marche ?
La thyroïde est une glande. Elle appartient au système endocrinien, c’est-à-dire un ensemble de glandes qui régulent les hormones dans notre corps.
Notons qu’il s’agit d’un système complexe qui joue sur le fonctionnement de tout le corps. Il interfère avec de nombreux organes et l’ensemble des mécanismes impliqués ne sont pas tous expliqués par les scientifiques.
Je vous propose donc une vision synthétique, donc nécessairement simplifiée, de ce problème.
Le rôle de la thyroïde est primordial dès le début de la vie. La thyroïde répand dans tout le corps des messages chimiques qui assurent de multiples fonctions tout au long de la vie, dont la croissance du fœtus, la croissance après la naissance, la formation du système nerveux et du cerveau, le bon fonctionnement de la respiration, des muscles, du cœur, de la digestion, etc.
Elle assure l’harmonie au sein du corps.
C’est une glande située sous le larynx (gorge). Elle a la forme d’une farfalle (ou d’un papillon). Malgré son importance, elle est toute petite, à peine six centimètres de long, et ne pèse qu’une vingtaine de grammes.
Au sein de la thyroïde, on trouve des follicules (3 millions) constitués de cellules folliculaires (thyréocytes) ou de cellules C (parafolliculaires).
Les cellules folliculaires produisent différentes hormones que l’on appelle :
T4 : thyroxine,
T3 : triiodothyronine,
T2 : diiodothyronine,
T1 : monoiodothyronine.
Les cellules C produisent de la calcitonine qui agit sur le métabolisme du calcium et du phosphore.
Une thyroïde en bonne santé fabrique ces hormones en fonction des ordres reçus des glandes du cerveau : l’hypophyse et l’hypothalamus. Cela se fait selon une procédure bien établie : l’hypothalamus donne des ordres à l’hypophyse, qui les relaie à la thyroïde via une hormone que l’on appelle TSH.
En principe, le niveau de TSH dans le sang indique comment fonctionne la thyroïde :
trop bas (sous 0,5 mU/L), c’est l’hyperthyroïdie,
trop haut (au-dessus de 4,5 mU/L), on parle d’hypothyroïdie.
Thyroïdine (thyroïde naturelle) et Lévothyrox…pourquoi les deux sont nécessaires ?
Pour faire fonctionner le système endocrinien, il faut de l’hormone T3, une hormone active.
Or, la thyroïde, véritable manufacture à hormones, fabrique surtout de la T4, qui est une hormone de réserve, ainsi qu’un peu de T3 mais pas assez pour les besoins de notre corps !
Quel est ce mystère ?
La réponse est simple. La T4 peut être transformée en T3 grâce à une enzyme, (l’iodothyronine 5′-désiodase) dont on distingue deux types : le type I présent dans la thyroïde, le foie, le rein et le type II présent notamment dans le cerveau.
Mais il existe deux écueils :
1/ Les T4 sont des hormones de réserve. Elles se transforment en T3 (hormone active) ou en RT3 (hormone inactive). Chez certains patients, un trop haut niveau de RT3 est le signe d’une déficience en T3. La thyroïde ne fonctionne plus ou mal.
2/ L’enzyme 5’-désiodase ne fonctionne plus ou mal chez certains patients. C’est le cas chez des patients qui font des régimes alimentaires sévères. Ils détruisent leurs enzymes et puis lorsque l’alimentation redevient normale, ils reprennent bien plus de kilos que ceux qu’ils avaient perdus. La T4 ne peut plus être transformée. Ils n’ont alors plus de T3. Pour eux, un traitement à base de thyroïde naturelle est tout indiqué.
A ce niveau de détail, il est aisé de voir que les problèmes thyroïdiens sont très variés.
Entrent en jeu des mécanismes subtils qui demandent une finesse d’analyse, d’écoute et d’observation du thérapeute, que peu de médecins ont le temps ou la volonté de mettre en œuvre.
Il paraît évident, par ailleurs, que soigner tous ces cas au Levothyrox est absurde. Ce médicament est un super apport en T4. Il sera donc formidable chez les patients qui ne peuvent pas en produire mais quid de ceux qui ne peuvent pas faire la transformation de T4 en T3 ? Ceux-là passent à la trappe.
C’est pourquoi médecins et patients ne peuvent se contenter de n’avoir que le Lévothyrox comme recours.
La thyroïdine présente l’avantage de permettre au médecin de proposer des dosages moins puissants que ceux liés au Lévothyrox et, surtout de présenter un produit comprenant un bouquet d’hormones, comme nous savons les fabriquer naturellement.
Comment en sommes-nous arrivés là ?
A ce stade, vous vous demandez surement pourquoi la thyroïdine a été interdite en France et qui en veut au Dr Didier Panizza et à ses collègues ?
Pour comprendre cette affaire, il faut remonter à une escroquerie datant de 2006. Un médecin et un pharmacien parisiens s’étaient mis d’accord pour proposer au public des pilules amaigrissantes. Dans leur produit, ils avaient mis une dose considérable de Lévothyrox : 800 fois la dose admissible par un patient dans un cachet !
Sans surprise, une partie des patients ayant tenté l’aventure se sont retrouvés à l’hôpital. Mis en examen, les deux protagonistes ont juré qu’il s’agissait en fait de thyroïde naturelle.
Et l’ANSM (L’Agence Nationale de Sécurité du Médicament) a fait retirer ce traitement de la vente. Cette décision suspensive de deux mois, destinée à ne durer que le temps de l’enquête, n’a jamais été remise en cause et est devenue définitive. Le plus surprenant dans cette affaire est qu’il n’y a aucun dossier scientifique pour justifier cette position. Or, ni lui, ni ses collègues spécialistes des troubles thyroïdiens ne peuvent en France soigner correctement leurs patients.
Vous pouvez, pour le soutenir, nous envoyer des témoignages ou des messages de support.
En ce qui me concerne, j’assisterai au procès, dont je vous dirai l’issue.
Votre bien dévoué.
Article paru dans la gazette de la santé naturelle : lien direct ici
Écrit par Augustin de Livois
médecine fonctionnelle et nutritionnelle, obésité, thyroïde, hormones, prise de poids, thyrondine