Vitamine D et diabète de type 2
La relation entre hypovitaminose D et risque de diabète de type 2 a été largement objectivée dans divers études interventionnelles qui ont mis en évidence l’effet insulino-sécréteur de la vitamine D ainsi qu’un effet insulino-sensibilisateur lié à ses effets anti-inflammatoires.
La Vitamine D a été longtemps cantonnée au métabolisme phospho-calcique et à son effet anti-rachitique, elle fait aujourd’hui l'objet de toutes les attentions pour ses nombreux effets métaboliques.
Le niveau sanguin de la vitamine D (25-hydroxyvitamine D) doit être supérieur à 30 ng/ml. Il est optimal entre 60 et 80. On parle d’insuffisance entre 10 et 30 et de carence pour les taux inférieurs à 10.
Contrairement aux autres vitamines qui sont apportées par l’alimentation exclusivement, la vitamine D a une double origine : exogène (alimentation) et endogène (néosynthèse à partir de la peau)(1).
Origine exogène : les aliments contenant de la vitamine D sont peu nombreux :
- huiles de poissons
- poissons gras (saumon, maquereaux, sardines, harengs, anchois)
- jaune d’œuf
- foie
- et en petites quantités dans les céréales, le pain, le lait
Origine endogène : la synthèse est réalisée à partir du cholestérol présent dans la membrane des cellules du derme et de l’épiderme. L’énergie fournie par le rayonnement UVB transforme le cholestérol en pré-vitamine D3, puis, sous l’effet de la chaleur en vitamine D3 et libérée dans la circulation.
La néo-synthèse est malheureusement impactée par de nombreux paramètres (pollution, crèmes solaires, vêtements, obésité, vieillissement…) et donc peu efficace.
Le diabète de type 2 touche environ 5% de la population française et est en augmentation régulière ces dernières années. Il est fortement associé à l’obésité.
Mais si le rôle des sucres dans la survenue du diabète de type 2 est largement documenté, d’autres nutriments et micronutriments sont impliqués, notamment la vitamine D (2).
Il existerait une augmentation de 22% du risque relatif de développer un diabète de type 2 pour chaque diminution de 10 ng/ml dans le sang (3). D’autres études ont quantifié qu’une augmentation de 10 ng/ml mène à une diminution du diabète de type 2 de 14%.
Une étude interventionnelle a montré qu’une supplémentation administrée à des patients présentant une tolérance au sucre perturbée est associée à une amélioration de la glycémie à jeun, de l’hémoglobine glycosylée (moyenne des taux de sucres sur 3 semaines) et du test Homa (représentatif de la résistance à l’insuline).
La vitamine D a un effet sur la sécrétion d’insuline et sur la sensibilité à l’insuline, toutes deux perturbées par l’inflammation métabolique.
En effet, au cours de l’obésité, l’expansion du tissu adipeux est associée à une production accrue de protéines inflammatoires largement responsables du phénomène de résistance à l’insuline dans les organes métaboliquement actifs comme le foie, les muscles et les reins.
La vitamine D restaure la captation du glucose et limite l’expression des cytokines inflammatoires (interleukine-6 et TNF-alpha) (4,5).
La supplémentation en vitamine D présente donc un intérêt majeur dans la prise en charge du diabète de type 2 et de sa prévention, essentiellement en raison de ses effets sur la sécrétion et la régulation de l’insuline, la diminution de la résistance à l’insuline et la limitation de sécrétion et d’expression des cytokines d’inflammation interleukine-6 et TNF alpha.
La supplémentation peut être réalisée avec des prises journalières de Vitamine D (4000 à 5000 unités/jour) ou des prises mensuelles de doses concentrées (80.000 à 200.000 unités), voir trimestrielles en fonction du niveau de déficit.
La posologie doit être décidée par le médecin sur la base de dosages sanguins. Le taux sanguin doit idéalement être compris entre 60 et 80 ng/l.
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Bibliographie
1-Vitamin D deficiency. Holick MF. N Engl J Med. 2007 Jul 19;357(3):266-81
2-The Role of Vitamin D in the Prevention of Type 2 Diabetes: To D or Not to D? Angellotti E, Pittas AG. Endocrinology. 2017 Jul 1;158(7):2013-2021
3-Association between circulating 25-hydroxyvitamin D and incident type 2 diabetes: a mendelian randomisation study. Ye Z, Sharp SJ, Burgess S, Scott RA, Imamura F; InterAct Consortium, Langenberg C, Wareham NJ, Forouhi NG. Lancet Diabetes Endocrinol. 2015 Jan;3(1):35-4
4-Vitamin D reduces the inflammatory response and restores glucose uptake in adipocytes. Marcotorchino J, Gouranton E, Romier B, Tourniaire F, Astier J, Malezet C, Amiot MJ, Landrier JF. Mol Nutr Food Res. 2012 Dec;56(12):1771-82
5-Vitamin D limits chemokine expression in adipocytes and macrophage migration in vitro and in male mice. Karkeni E, Marcotorchino J, Tourniaire F, Astier J, Peiretti F, Darmon P, Landrier JF. Endocrinology. 2015 May;156(5):1782-93