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  • Dr Didier Panizza

Les vacances d’été représentent pour la majorité d’entre nous un espace de temps privilégié qui nous entraîne vers une modification radicale de nos habitudes de vie.

Nous laissons derrière nous, encore que de moins en moins, les rythmes infernaux du style métro-boulot-dodo, nous dormons davantage et récupérons notre déficit chronique de sommeil, nous faisons du sport ou, en tous cas, pratiquons des activités physiques qui nous détendent, nous prenons le temps de petitdéjeuner, de déjeuner et de dîner, nous nous exposons un peu plus à la lumière et au soleil et rechargeons ainsi notre corps en vitamine D, nous mangeons plus de fruits et de légumes. La période estivale est le temps béni de la grande réparation de notre organisme en vue de nous rendre plus forts pour affronter la rentrée, le froid, l’hiver, les virus. Les vacances sont aussi le temps de se retrouver entre amis ou en famille, de se laisser aller à moins contrôler son alimentation, le temps des apéritifs qui s’éternisent, des repas festifs à répétition, etc.

La rentrée est parfois le temps des bilans amers, avec des kilos supplémentaires.

Pour certains, il s’agit juste d’un épiphénomène : le retour à une alimentation normale et quelques précautions de bon sens suffiront à ramener le poids dans la belle stabilité affichée avant l’été.
Mais pour d’autres, beaucoup sans doute, les kilos excédentaires qui se sont invités seront difficiles à déloger.
Il est facile, comme c’est habituel de le faire, de reprocher à tout le monde de mal manger et de ne pas assez bouger ! C’est d’autant plus absurde que le lifestyle de cette période de détente est plutôt nettement meilleur que celui du reste de l’année : moins de stress, plus de sommeil, plus de repos, etc.

Alors comment expliquer que certains perdent du poids pendant leurs vacances alors que d’autres en gagnent ?

Y a-t-il d’un coté les vertueux, ceux qui mincissent, et de l’autre les non vertueux, ceux qui grossissent ?

  • La réponse pourrait être la suivante :

    1. L’allégation « Grossir = gloutonnerie + paresse » est FAUSSE ! Les vacanciers qui rentrent avec des kilos supplémentaires, malgré une meilleure qualité d’alimentation et davantage d’activité physique, en sont la preuve.
    2. L’allégation « Grossir, c’est augmenter sa masse graisseuse » est VRAIE ! Les variantes de la masse graisseuse sont la conséquence d'une pertubation des systèmes de régulation : le pancréas et les glandes surrénales, dont le fonctionnement peut être facilement déréglé par le mode de vie en vacances.

La graisse abdominale, ... un souvenir de vacances ?

Voici, en effet, ce que j’observe le plus souvent pendant mes consultations, les problèmes de graisse abdominale peuvent se classer en 2 catégories :


1. La graisse viscérale : la graisse se développe dans l’abdomen autour des artères et des organes. C’est la graisse du syndrome métabolique. Le ventre est plutôt arrondi, distendu, il y a peu de graisse sous la peau, tout est en profondeur. Les gens qui grossissent ainsi se sentent très gonflés dès la fin du repas et éprouvent une envie de dormir après manger.

2. La graisse du stress : elle se développe cette fois directement sous la peau et sur le devant de l’abdomen : c’est une graisse superficielle. Le ventre est pointu, gonflé du creux de l’estomac au pubis. On sent très nettement cette graisse en pinçant le ventre entre le pouce et l’index. Les gens qui grossissent ainsi se sentent gonflés en permanence, mais plus encore au moment des stress et en fin de journée, et ont des fringales dans la journée ou des coups de pompes. Pour ces personnes, le repos des vacances, l’allongement du temps de sommeil, la convivialité des amis ou de la famille, les activités ludiques, ont un effet nettement bénéfique sur leurs dérèglements, ce qui leur permet de ne pas grossir, voire souvent de mincir.

Le conseil à tous ceux qui ont grossi :

Pratiquez pendant 1 semaine à 10 jours, une diète à faible impact insulinique, dans le but de rétablir un équilibre métabolique :

1. Respectez les rythmes des repas en mangeant matin, midi et soir en maintenant un intervalle de 5 à 6 heures entre chaque repas.
2. Eliminez drastiquement les sucres adipogènes (ceux qui stimulent le pancréas) : amidon, c’est-à-dire aliments céréaliers raffinés (à remplacer par des aliments complets) et saccharose, c’est-à-dire le sucre ordinaire sous toutes ses formes (à remplacer par du fructose ou sucre de fruit) et mangez de bons sucres (fruits et légumes).
3. Eliminez complètement les graisses toxiques (huile de palme et graisses trans hydrogénées présentes dans les produits alimentaires de l’industrie) et favorisez les graisses oméga-3 (huile d’olive et de colza, huile de noix, de sésame, de lin et de chanvre, noix, amandes), avocats et poissons gras (saumon, maquereau, sardine, anchois et hareng).
4. N’oubliez pas les protéines : leur présence dans chacun de vos repas améliore la réponse du pancréas.
5. Réduisez la consommation d’alcool à 1 verre de vin par repas.

Ces mesures d’hygiène alimentaire suffisent à la plupart pour reperdre les kilos pris pendant l’été. Mais lorsque la maîtrise du poids devient impossible, que les kilos résistent aux mesures de correction par l’alimentation, c’est que l’apparition ou le développement de cette graisse abdominale est révélatrice d’un trouble métabolique qu’il est alors nécessaire d’explorer, et ce d’autant plus si vous avez dans votre famille des personnes diabétiques, ou victimes d’accident vasculaire, de cancer ou de maladie neuro-dégénérative.
Il faut en parler à votre médecin qui fera pratiquer un bilan d’exploration pour vérifier la nature de la graisse abdominale, sa localisation et son importance dans la région péri-viscérale, les perturbations fonctionnelles associées (inflammation, oxydation, équilibre hormonal, fonctionnement de l’intestin et intolérances alimentaires).

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